À l'aurore, non loin du campement

Messages : 23 Date d'inscription : 25/01/2010 Age : 37 Localisation : Lauzon

Assis en tailleur sur une couverte aux abords du chemin menant au village, Miguel contemplait le levé du Soleil. Une pierre à poncer à la main, il aiguisait manuellement une vieille lame rouillée comme si cette tâche était devenue redondante. Il soupira légèrement, espérant pouvoir réussir cette fois-ci là où il avait échoué les autres fois précédentes. S'il pouvait arriver au point où la lame soit suffisament pure pour recevoir l'enchantement, alors il aurait réussi à pallier devoir et désir. Il descendit le regard vers les flamèches que la lamme générait à chaque coup de pierre, peut-être que cette fois-ci serait la bonne après tout.

Au détour du même chemin, une silhouette habillée d'un grand manteau de fourrure rousse, et ayant le cou enmalliotté d'une multitude de foulards, s'avançait, le regard au sol. Sur son dos, une besace semblait chargée d'effets quelconques, et se balançait au rythme des pas de la dame. Sur son visage, on entrevoyait d'étranges marques bleues azur.

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Miguel ne prêta pas attention immédiatement à la silhouette s'approchant lentement mais surement. Son regard était orienté sur sa nouvelle tentative de restauration d'arme, cette fois-ci, par contre, il tentait quelque chose qu'il n'avait pas essayé depuis des mois. Il sorti une seconde couverte qu'il plaça sur le sol, il déposa ensuite la lame sur la couverte pour éviter que le métal encore chaud ne soit mouillé. Miguel prit une grande inspiration puis ferma les yeux, il plaça ses mains sur chaque extrémité de la lame qui se mit à rayonner presqu'aussitôt...

Le tête de la dame se releva lorsqu'elle aperçut le rayonnement du coin de l'oeil, et on put reconnaître une fée qui avait visité la vallée quelques mois auparavant. Elle porta son regard à la source de la lumière, et se questionna sur sa nature, avant de voir celui qui en était responsable. Quelque peu aveuglée, elle ne le reconnut pas aussitôt, mais avança lentement avec un sourire timide, se doutant de son identité.

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La lumière s'appaisa rapidement, Miguel prit l'épée et l'agita doucement, s'attendant à une catastrophe. Tout à coup, la lamme devint plus molle que de la glaise et pencha vers le sol en oscillant d'un sens à l'autre. Il soupira une fois de plus, une tentative de plus à l'eau, il devra s'en tenir aux baguettes et aux amulettes, çela lui sied mieux.

- Bon, il ne reste plus qu'à tout reco....

Il remarqua à ce moment la jeune dame approcher dans sa direction. Le sourrire lui revint aux lèvres aussitôt, une fois de plus, la vie lui souriait. Il brandit en blague la lamme devenue complètement molle et inutilisable.

- Faîtes attention! Je suis armé et à même de me défendre!

La fée eut un rire heureux, et apaisé. Elle s'avança un peu plus rapidement, son sac sur l'épaule et s'arrêta devant lui, piétinant sur place discrètement, et semblant hésiter sur l'attitude à adopter... Il y avait déjà plusieurs mois...

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L'arme se désagrège rapidement au point de ne plus être qu'un amas de métal tordu gisant sur le tapis de neige. Miguel contempla le phénomène, un peu amusé par la situation à la fois comique et embarassante dans laquelle il était prise.

- Bon je ne pourrai plus scander haut et fort que les armes que je forge, c'est du solide.

Miguel tourna ensuite le regard vers la jeune dame qu'il semblait attendre depuis plusieurs cycles lunaires maintenant et fit un pas vers elle. Le sourrire aux lèvres, il l'embrassa aussitôt....

Daphné sembla surprise d'une telle situation, mais se laissa aisément prendre au jeu, et laissa la besace glisser au sol pour déposer les mains sur ses joues. Elle finit par se détacher, le souffle court, les pommettes rosies, avec un sourire timide.

Alors là, si vous me prenez par les sentiments...

Déjà sur la pointe des pieds, elle peina à atteindre son épaule, où elle appuya le front. Puis, un soupir d'aise vint compléter les retrouvailles. Elle murmura, d'une voix à peine audible.

Je ne regretterai jamais mon départ.

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Miguel l'enlaça dans ses bras et ferma les yeux, Dame fortune amait vraiment lui jouer des tours et faire des coups de théâtre aux moments les plus étranges. Il pouvait sentir son coeur battre à vive allure à chaque seconde qu'il passait à proximité de la jeune dame. Après tout, il faut savoir profiter du moment présent, peu importe à quel moment celui-ci arrive.

- Et je ne regrettrai jamais l'attente...

Il laissa passer quelques secondes afin de profiter pleinement du moment. Miguel tourna éventuellement le regard vers les yeux de Daphné, qui pour lui était devenus plus profond et plus brillant que le firmament étoilé.

- Ton voyage s'est bien passé?

C'est une bonne distance, mais ça m'a permis de réfléchir.

Elle croisa aussi son regard, et garda un silence. Quelques secondes plus tard, elle se recula légèrement, et frotta ses mains l'une contre l'autre.

C'est plutôt glacial aujourd'hui... Vous avez bien une maison près d'ici? Je dois avouer que je ne dirais pas non à un thé bien chaud.

Puis, elle se pencha et reprit son sac de cuir. Ensuite, elle fit un tour sur elle-même, prenant le temps de regarder les environs et ajouta pour elle-même:

Il y a tellement de choses à redécouvrir...

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Miguel lui laissa le temps de reprendre ses esprits, elle avait le droit elle aussi de profiter de ce moment unique.

- Commençons par le thé alors, j'ai encore d'excellentes herbes qui viennent d'où je vivais avant. J'ai eu une petite maison inhabitée juste à côté des portes de la ville. On y va?

[Désolée pour le retard... Nouveau-Brunswick oblige]

Oui, oui. Avec joie.

Elle eut un sourire en coin en songeant à son changement d'attitude depuis la dernière fois...

Regardant la direction qu'il prenait, elle le suivit, marchant à ses côtés.

Alors, votre quête a évolué depuis mon départ?

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Miguel pris quelques seconde pour réfléchir, il leva le regard vers les cieux. Est-ce que sa quête avançait? Est-ce qu'il avait progressé depuis le jour où ils s'étaient rencontrés pour la première fois? La réponse étati toute simple et si dure à prononcer dans les faits... L'abandon n'était pas une solution de toute façon, autant mieux faire face à la musique que de se rentrer la tête dans le sable des semaines durant. Il redescendit le regard vers Daphné, un sourire serin et amusé aux lèvres.

- Pas un brin, je suis toujours le plus mauvais forgeron de tout le continent. Je suis toujours capable d'entretenir au minimum les lames pour qu'ils n'aient pas à voler les cadavres des bandits et déchus pour récupérer la feraille qui leur sert d'armes.

Il se dirigea lentement en direction de l'entrée du village, le regard perdu dans les yeux de celle-ci.

Elle rit doucement.

Pourtant, vous me semblez décidément plus heureux!

Et au moins, vous êtes capable de l'avouer... Dans mon village, il y a un homme qui avait fait de la peinture son métier... Je n'avais jamais rien vu d'aussi laid! Et personne n'osait lui dire... Il ne fera pas sa vie avec ça...

Ses yeux luisaient de plaisir alors qu'elle racontait cette anecdote.

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Miguel se frotta le menton et leva le regard vers le ciel l'air amusé.

Peut-être que je pourrais me recycler dans la peinture, ce serait ma foi plutôt amusant. Le seul problème, c'est que mon père me renierait et il enverrait une armée d'assassins à mes trousses.

Au fur et à mesure qu'ils avançaient, il pouvait voir le campement sous le soleil de l'aurore. Une scène agréable qui lui donnait l'impression que tout recommençait à nouveau.

Ne devenez pas peintre à votre tour, je n'aurais pas plus le coeur de vous annoncer votre échec que je ne l'ai fait à mon ancien voisin!

Mais vous décrivez votre père comme un homme vraiment atroce! Qu'a-t-il fait pour mériter ce jugement?

Son ton n'était pas accusateur, seulement curieux et amusé.