Quelques flamèches

*La Mère du clan s'assit au côté de Miguel, le regardant aiguiser sa lame et admirant son travail silencieusement.*

Elle me semble quelque peu vieille pour être toujours utilisable, Timo vous en fabriquerait une bien meilleure si vous le voulez.

Miguel éloigna la lame de l'aiguisoir et tourna la tête vers l'arrivante le sourire au visage.

Tout au contraire, c'est l'arme qu'il me faut en ce moment. Je n'ai pas eu la chance d'hériter du don familial pour le travail du métal. Si je peux rendre à cette arme sa splendeur d'antan, alors je saurai que l'art de ma famille ne se perdra pas avec ma génération. De plus, disons que je suis partisan de l'idée que l'arme la plus efficace est celle qui n'a jamais été utilisée.

Au fait, bonjour à vous Ayden. Vous allez bien?

Oh je déteste cette question!

*Ayden laissa néanmoins s'échapper un léger rire, mais son regard redevînt vite aussi fatigué qu'il pouvait l'être à son habitude*

Dans la perspective actuelle où ma vallée et mon clan sont en guerre, où je cherche encore un miracle pour nous sortir de là alors que j'ai un jeune enfant à la maison, où j'espère encore que Bjorn va revenir vite aux côtés de Renard... Je pourrais tout de même dire que ça ne va pas trop mal.

Mais si on considère le retour de Tim et de Daëron dans la vallée... Non ça ne va pas du tout. Mais vous savez, on pourrais s'y attarder pendant des heures sans y trouver de solution et sans que j'y trouve le moindre des réconforts, aussi bien penser à autre chose.

*Ayden lança un long et lourd soupir avant de poser à nouveau ses yeux sur la vielle lame*

Si je comprend bien, vos ancêtres étaient forgerons? Pourquoi n'avez-vous pas suivit la tradition dites moi?

[Maintenir un feu en vie, suite]

La noirceur était tombée. Au loin, Mathob voyait les flammèches du feu de bois. La lumière la guidait vers le campement. Elle voyait que deux ombres qui se trouvaient là. Puis elle pu distinguer qu’il s’agissait de Miguel et d’Ayden. Elle leur adressa un signe de main convivial.

La jeune fille aperçut des éclaircissements de lumière, mais en s’approchant elle constata qu’il s’agissait de Miguel qui affutait sa lame.

Ils semblaient être pris dans une belle conversation. Mais le temps faisait un peu pression.

- Bonsoir à vous! J’espère que je ne suis pas arrivée au mauvais moment !

Elle leur adressa un sourire tranquille. Mathob se retourna vers Ayden; Elle se rappelait que Valias la cherchait pour le voyage.


- Je crois que Valias vous cherche, vous le trouverez surement à l’auberge. D’après se que je peux comprendre, il serait peut-être bien de le contacter le plus tôt possible.

Puis vers Miguel;

- … Et à vous, j’aimerai bien vous parler. Bien sur, si je ne vous dérange pas trop.

Miguel brandit lentement la lame comme pour la présenter à Ayden puis l'aligna avec son regard afin de vérifier l'alignement de celle-ci. Il faudrait probablement faire chauffer le métal pour applatir l'angle qui s'est formé près de la garde de l'arme. Il replaça la lame sur l'aiguisoir qui se remit à tourner. Son visage semblait soudainement avoir perdu de son entrain, probablement suite à la question posée par Ayden.

- Oh, j'ai essayé, et j'essaie toujours, d'être un artisan à la hauteur de mon père et de mon grand-père. Cela arrive parfois que l'on n'est pas fait pour un métier, je souhaite juste pouvoir passer les connaissances de mes ancètres à mes enfants pour que la tradition se poursuive.

Il se secoua la tête, comme s'il venait de sortir d'un bref épisode de mélancolie. Le souriire enjoué revint à son visage, un plan machiavélique venait de se dessiner dans sa tête.

- Vous cherchez une solution miracle vous dites? J'ai peut-être une idée.... Euh bonsoir! J'imagine que l'on peut discuter en effet.... c'est juste que la fortune a fait qu'Ayden et moi puissions avoir une conversation et je crois qu'il serait intéressant de la terminer.... sans vouloir vous offenser.

Bien Mathob, si Valias veut me voir je présume qu'il me trouvera, surtout si cela presse à ce point.

*Ayden esquissa un léger sourire vers Mathob, puis rabaissa son regard vers la vielle lame.*

Mais je ne voudrais pas vous empêcher de vous assoir avec nous Mathob. Qui sait, peut être arriverais-je à comprendre votre grand-mère si je puis vous connaître et la reconnaître en vous...

*Ayden soupira à nouveau, entrelaçant ses doigts en posant ses coudes sur ses genoux, regardant le travail de l'artisan*

Est-ce pour cela Miguël que vous avez quitté les vôtres, parce que vous ne vous sentiez pas à la hauteur des traditions de vos Père?

Miguel fit mine de ne pas être affecté par la dernière question. Il l'avait déçu après tout, même s'il avait fait tout son possible pour être à la hauteur. Il sortit de son sac un petit linge humide qu'il passa de part et d'autre pour enlever les restants de rouille puis reprit sa pierre ponce et recommença à aiguiser la lame.

- Je lui ai dit que j'avais besoins d'apprendre d'autre mentors et de voir de nouvelles techniques, mais je crois que c'était plus pour prendre l'air et voir le monde. Disons que j'ai commencé à prendre goût à l'aventure en cours de route, avancer sans penser au lendemain, sans aucune attache....

Il laissa passer quelques secondes pour réfléchir à ce qu'il venait de dire. Puis, il tourna le regard vers Ayden qui semblait absorbée par son travail.

- Mais bon, je crois que je ne pourrai pas tenir ce train très longtemps étant donné la situation dans la vallée. Si vous avez besoins d'un assistant forgeron, cela me ferait plaisir de donner un coup de main... ou de marteau dans une telle situation. Et pour votre miracle que vous attendez Ayden, j'ai peut-être une idée pour vous retirer une partie du fardeau actuel.

La jeune fille rougit. Son regard se promena sur le sol puis elle s'adressa avec une voix un peu plus petite.

- Non Non .... Je crois que je vais vous laissez dans vos discutions.

Sa voix redevint plus contenante;

-Je suis désolée de vous avoir dérangés, je vais tout simplement aller me préparer. Je serais au dortoir. Nous aurons surement la chance de se recroiser, Ayden. Je vous laisse dans vos discutions !

Elle leur adressa un signe de la main et se retourna pour aller vers l'auberge.

- Heu... bien bonsoir à vous...

Miguel regarda Mathob partir, l'air perplexe pour ensuite se retourner vers Ayden.

- Heum... est-ce que je l'ai froissé d'une quelconque manière?

*Ayden salua Mathob d'un signe de tête et d'un sourire marqué d'un regard amical, presque maternel en fait.*

Je crois qu'elle est simplement un peu timide par moment... Je ne crois pas qu'elle ne soit froissée.

J'aime bien vuos regarder travailler. cela fait fort longtemps, lors de mon arrivée dans cette vallée, je travaillait l'art de la forge aussi. J'étais marchande et je savais faire le strict minimum : réparer des armes, les polirs, les reforger ou les modifier. J'étais douée, mais c'est un art que j'ai perdue avec le temps faute de l'avoir utilisé pendant plusieurs années.

Moi aussi j'ai quitté ma famille dans ce but noble et combien dangereux de voir le monde... Voyez où ça m'a conduit!

*Ayden lança un léger rire nostalgique avant de s'accoter le menton sur les mains pensivement*

Ah, on ne sais jamais où votre destin vous mènera lorsque vous décidez de lui passer les reines... Vous venez de vous enfoncer dans un ravin duquel vous ne ressortirez pas tel que vous y êtes entré vous savez...

Mais!

C'est parfois dans le plus profond des ravins que se cache la rivière de ses rêves les plus fous.

*Se relevant le tête spontanément, la barde sortit de ses pensées et détacha enfin ses yeux du travail du forgeron pour un instant, le regardant en souriant*

Alors dites moi, qu'est-ce que cette solution que vous croyez peut être avoir trouvé?

Miguel souffla sur la lame pour faire partir la rouille logée au niveau de la garde. Il esquissa un sourire à Ayden et continua à passer la pierre ponce le long du plat de la lame.

- Nous avons un premier problème: Tim donne un certain piquant à la vie dans la vallée, mais je tiens encore aux quarante ans qu'il me reste à vivre, il souhaiterait redevenir humain de ce que j'ai compris. Nous avons de l'autre côté Neige qui souhaite renverser ce qui maintient Tim dans cette situation, nous avons ensuite un certain Seth pris dans le monde des Songes qui a la possibilité de ramener une personne à la vie.

- Nous avons un second problème: Advokaat est redevenu humain, cela signifie qu'il ne serait plus lié à la vallée et est donc libre de faire ce qu'il veut. Avec l'attitude que je considère de monstrueuse qu'il a envers les habitants, je crois qu'on peut le considérer comme une menace à craindre.

- Nous avons un troisième problème: Le siège de la vallée, bon celui-la j'y réfléchis toujours.

- Même chose pour la personne ayant une certaine animosité envers le seigneur Griffon.


Mon idée est celle-ci, il nous faut un groupe de personne pour aller dans le monde des songes chercher Seth. Neige est une puissante arcaniste de ce que j'ai pu comprendre et il nous faut un moyen pour aller dans le monde des songes. nous pourrions très bien lui demander son aide en l'échange de la résurrection de Tim, je suis sur que nous pourrions aussi la convaincre de tenter de retourner Advokaat à sa forme originelle pour l'attacher à la vallée de nouveau, le prendre comme escorte avec comme prime sa race serait la meilleure des méthodes.

Si (et je dis bien Si) tout se passe comme je le crois, nous y gagnons peu importe l'issu.

Miguel s'arrêta quelques secondes, un sourire mesquin au visage attendant la réaction d'Ayden.

*Le visage d'Ayden demeurait perplexe alors que son regard se tournait à nouveau vers la lame.*

L'idée n'est pas mauvaise, mais j'ai réfléchit à la supposition que nous avions eu sur le possible retour à la vie de Tim avec l'aide d'un prêtre. Le problème est que Neige à sans aucun doute déjà songé à demander à Seph par le passé de ramener Tim, tous les trois étaient de grands amis. De toute évidence, cela n'aurait pas fonctionné...

En fait, nous pouvons nous passer de Seph puisque d'autres prêtre en ce monde connaissent aussi ce secret légendaire. C'est pour cette raison que Valias doit aller quérir le chef de sa caste : il y a de bonnes chances pour que celui-ci possède ou connaisse quelqu'un possédant le don de ramener à la vie.

Il est certain par contre qu'en tentant de se mettre Neige de notre côté en lui expliquant que nous tentons de ramener Tim, cela nous donnerait une alliée de valeur.

Miguel soupira légèrement, un peu déçu que son idée ne puisse être mise à terme finalement, mais bon, ce n'était qu'un plan parmis tant d'autres. Il fouilla dans son baluchon pour en sortir un petit marteau et, tout naturellement, il plaça la lame dans le brasier afin de la faire chauffer.

- Je dois avouer que je suis un peu déçu, j'aurais bien aimé avoir eu le plan du siècle héhé... Mais bon, prenons un sujet moins orienté sur nos malheurs.

- Vous dites que vous appreniez l'art du métal et que vous l'avez perdu faute de pratique, j'assume que cela fait très longtemps que vous n'avez pas eu l'occasion de vous y adonner pour en parler comme une chose très lointaine. Qu'est-ce qui vous empêche de recommencer, de reprendre contact avec ce que vous étiez et de retrouver ce que vous croyez avoir perdu?

*Ayden sembla surprise des derniers mots de Miguël, ses yeux s'éveillèrent sur un petit sourire amusé*

Je suis restée fidèle sur plusieurs points, mais il y a certaines choses qui ont disparues et qui m'empêchent de retrouver ce que j'ai perdu... Sauf votre respect Miguël, cela faisait longtemps que je n'avais discuté avec un mortel de ce genre de chose.

Je n'avais apprise la forge que par nécessité à la base, mais cela ne m'a pas empêché d'apprécier cet art. C'est pour retrouver qui j'étais que je l'ai perdu en fait : mon père était un seigneur et j'ai vécu toute mon enfance dans un manoir où la vie était facile...

Je crois que j'ai complètement oublié le confort d'un lit de plume de perdrix, de draps soyeux en soie, d'une maison de pierre solide et à la fois chaude en hivers, fraîche en été et des repas de rois servit matin et soirs.

C'est étrange, je me demande parfois ce qui m'a poussé à partir... Mais je me souvient ensuite : je ne voulais pas devenir noble, diriger un peuple comme mon Père le faisait... Mais c'est pourtant ce que je suis devenue d'une certaine façon n'est-ce pas?

C'est ironique, mais je ne suis pas bien loin de ce que j'étais et de ce que j'aurais dût être... Si on exclu l'immortalité en âge.

Sinon, je pourrais dire que ce qui m'empêche de m'adonner à certains intérêts est le même que pour tous et chacun : ce manque de temps inlassable. Je dois veiller sur la vallée, je dois me battre aux côtés des miens, je dois élever un enfant encore et parfois, mon Dieux me demande une tâche particulière, laquelle ne me laisse parfois pas même le temps de souffler. Mes autres intérêts sont restés intactes : la littérature, l'écriture, la médecine, la musique. Il y a même de ces chasons ou de ces poèmes que je récite depuis mon plus jeune âge!

*Ayden s'arrêta un instant de parler et regarda Miguël, le même sourire toujours au visage, mais les yeux mouillés de nostalgie*

Je parle beaucoup... Votre idée n'était pas celle du siècle en effet, mais elle m'a tout de même fait voir que vous étiez une de ces personnes que j'apprécie beaucoup, un de ceux qui ont la volonté de se battre et d'avancer.

Vous me rappelez une personne que j'ai connu il y a longtemps, il était forgeron et avait deux enfants, mais sa femme l'a quitté pour rejoindre Griffon un beau jour... Enfin, un de ses enfants avait quitté la vallée, mais je ne peux croire que l'art familial se soit gardé aussi longtemps. Dites moi un peu, qui était votre famille? Vous avez un autre nom peut être?

Miguel se frotta le menton, puis orienta son regard sur le brasier dans lequel était la lamme. Il la sorti lentement espérant pouvoir la marteller puis, voyant une marque mauve dans le blanc de la lamme, soupira et jetta la lamme dans le barril d'eau.

- Le métal a brûlé, la lamme est gâchée....

Il se passa la main dans les cheveux, un peu perplexe à l'idée qu'une telle coincidence soit possible. Peut-être l'était-ce, il n'avait aucune idée de l'âge de la Mère du village, il se pouvait très bien que cet ancêtre date d'un millénaire pour le peu qu'il sache, les chemins se recroisent nécessairement pour des gens éternels.

- Mon nom complet est Miguel Cyrano Abigaël d'Arcin, je crois que c'est du au fait qu'une partie de ma famille venait d'un village nommé du même nom. Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de vérifier mes ancêtres donc je ne pourrais confirmer ou infirmer ce que j'avance. Je trouverais cela presque logique qu'un tel évènement arrive éventuellement étant donné que vous avez l'éternité devant vous. Comme vous l'avez dit, j'ai remis ma destiné dans les mains de Dame Fortune, peut-être Elle ou une Main Divine m'a pointé dans la direction de la vallée, cela mérite réflexion.

Il jeta un regard sur les yeux d'Ayden au cas où celle-ci devienne encore plus émotive.

- Je trouve que cela ajoute à l'ironie qu'une personne éternelle dise qu'elle manque de temps, sans vouloir vous offenser. Je suis curieux par contre, comment le campement fait pour survivre? Je ne vois aucun enfant ou quiconque en mesure de cultiver, de pêcher et la forêt de la vallée n'est pas à même de vous soutenir ainsi que deux clans barbares. De plus, les montagnes et la distance par la mer rendent le troc d'épice et de nourriture presque impossible.

*Ayden resta songeuse suite au nom du frogeron, mais cessa ses réflexions lorsque le sujet dévia de nouveau*

Je vérifierai mes notes, je vous avouerai qu'après toutes ces années, je ne me souvient plus du nom de famille d'Ilas. Ce serait en effet possible qu'il s'agisse d'un de ces dessins qui semble tant plaire à Griffon que de porter vos pas sur les terres de vos ancêtres.

Mais sinon, vous avez raison : même l'immortel manque de temps et cela, plus que vous ne le croyez. C'est un piège dans lequel on tombe si facilement que de prendre ce monde pour acquis, que de cesser de presser le pas comme le font les mortels. «Je pourrai le faire plus tard» est une phrase à ne jamais énoncer et pourtant... elle est si accessible pour celui qui ne craint la vieillesse.

Mais cette vallée est beaucoup plus autonome que vous ne le croyez. Nous n'avons nul besoin de troc ou de marchandage extérieur bien que celui-ci soit appréciable. Le camp de Aube n'est pas si représentatif du fait qu'il est le seul endroit où on accueille les visiteurs et les alliés du clan à bras ouverts.

Présentement, la vallée compte près de six villages et bien sûr, la ville de Filovel qui compte un millier de barbares : c'est une ville de maisons de pierres et de chaume, il y a maints marchés et commerces. Elle s'entoure aussi de quelques champs, mais la plupart des cultures viennent des autres villages de la vallée. Cela excluant Aube qui a peine parfois à se tailler une place dans le commerce par le fait simple qu'elle compte souvent plusieurs passants. Elle est pourtant desservie aussi puisqu'il est nécessaire de recruter de nouveaux guerriers et d'accueillir les pèlerins.

Lle clan ne se soucie pas de savoir si chacun de ses membre fournit sa part : il le prend généralement pour acquis, c'est cela un clan après tout. Une communauté unie qui s'entraide et se complète. Les paysans donnent aux guerriers les yeux fermés puisqu'ils savent que cela leur sera rendu tôt ou tard.

Chacun sait reconnaître le rang et la place de son voisin, chacun donne ce qu'il fait en échange de ce qu'il a besoin. Ici, même s'il y avait de l'argent, elle ne serait pas nécessaire : c'est une grande famille qui ne se soucie pas de la survie d'un seul, mais de la survie du clan dans son entier.

Puisque Aube est plus un village de passage, c'est normal que vous n'y voyez pas d'enfants ou de familles, ou du moins, bien peu. J'en ait vu souvent dans ces époques lointaines, à l'apogée du clan Griffon, alors que les villageois de chaque lieu se comptait à la centaine et que la ville de Filovel n'avait aucune maison qui ne soit inoccupée...

L'immersion qu'on pouvait offrir aux visiteurs ici même à Aube était aussi meilleure. Le village était plus représentatif de ce que le clan avait à offrir...

Ah comme cette époque me semble lointaine déjà... Le clan à perdu de son éclat à la disparition de Bjorn et semble avoir grandement souffert en mon absence. Je sais bien que rien n'est perdu, mais je suis heureuse que Bjorn soit de retour, à deux, le travail sera moins ardu pour rendre au clan sa splendeur de jadis.

Miguel sourit, il sorti la lame refroidie du bac d'eau et regarda la marque noire bien incrustée dans le métal.

- J'espérais vous entendre dire cela, cela me donne foi en l'avenir de cette vallée. Peu importe à quel point tout semble s'effondrer autour de soi, peu importe à quel point la vie est devenue difficile, peu importe l'importance des embuches se présentant devant nous, tant que nous serons guidés par l'espoir d'un lendemain meilleur, nous aurons la force de continuer à travailler dans ce but.

Il fit tourner la lame sur elle-même en la tenant par le manche et contempla le travail ainsi que la marque à nouveau.

- Bon, je crois qu'elle est à recommencer... je finirai bien par y arriver un jour. Ça vous dit de travailler avec moi pour forger une arme à partir de rien?

«J'aimerais beaucoup, mais encore une fois, le temps me manque. Je devrai retourner chez moi bientôt, j'ai un jeune fils qui m'y attend. Je vais vous quitter pour le moment, mais je vais passer à l'auberge quérir Mathob pour vous : elle voulais vous parler après tout, je lui laisserai donc cette chance.»

Ayden se leva et épousseta la neige collée à son grand manteau blanc, replaçant Phoenix sur son épaule avant de saluer Miguël.

- Eh bien bonne soirée à vous et au plaisir d'avoir une autre discussion comme celle-ci.

Miguel sourit et fit un signe de tête à Ayden, il sortit un petit verre de bois ainsi qu'une bouteille de son sac et versa une petite partie de son contenu dans le verre. Il était maintenant temps de savoir ce que voulait Mathob, en espérant que cela n'avait pas rapport avec le médaillon....